Le régime provisoire de droits de douane a été révisé mardi par le gouvernement britannique. Il devra entrer en vigueur si le Brexit a lieu sans accord et consacre les exemptions de taxes de 88 % des importations britanniques. Cette mesure a été prise par Londres pour empêcher la flambée des prix après le 31 octobre, date prévue pour le Brexit, mais également pour préserver les intérêts des entreprises nationales.
Dans un contexte politique très tendu où la sortie sans accord de la Grande-Bretagne de l’Union européenne est de plus en plus probable, le gouvernement britannique a lancé une deuxième révision mardi du régime de droits de douane. La version provisoire, adoptée en mars dernier dans sa première version, consacre des investissements des taxes sur les importations britanniques afin de préparer le pays à une situation économique post-Brexit.
En tout, ce régime provisoire prévoit une exemption de taxe de 88 % sur le total des importations en valeur. Avec un tel régime, Londres a l’intention de limiter la hausse des prix, même si le gouvernement britannique n’a pas manqué de préciser que ce régime pourrait, à l’avenir, subir de nouvelles modifications si nécessaire.
Le ministre délégué à la politique commerciale, Conor Burns, a déclaré que le Royaume-Uni était en faveur du libre-échange et que la position actuelle des entreprises britanniques leur permettait de se défendre sans problème dans un environnement ouvert et libre-échangiste.
Publiée à seulement 23 jours de la date présumée du Brexit, cette nouvelle révision présente toutes les importations touchées par la baisse des droits de douane, alors même qu’aucun accord ne semble sortir des négociations entre les partenaires européens de la Grande-Bretagne et le chef du gouvernement Boris Johnson.
L’agriculture et le secteur de l’automobile sont protégés de la concurrence extérieure. La baisse des taxes touche majoritairement les importations de camions. Le régime de droits de douane post-Brexit consacre de nouvelles importations des vêtements alors même que le niveau des droits sur les importations de bio éthanol a été ajusté.
Cette deuxième révision a consacré 3 amendements spécifiques aux taux de douane qui ont pour but de permettre aux chaînes logistiques britanniques de continuer à fonctionner sans concurrence. À cela s’ajoute le maintien des prix au plus bas pour les consommateurs.
Le gouvernement britannique a indiqué dans un communiqué que toutes ces mesures permettront à la Grande-Bretagne de montrer qu’elle est prête à quitter l’UE le 31 octobre, et ce, quelles que soient les circonstances. Le principal pôle de tension de l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, notamment la situation de l’Irlande du Nord, reste sur la table des négociations.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé que le Royaume-Uni ne pouvait quitter l’UE en empêchant la province britannique d’Irlande du Nord de demeurer dans l’union douanière avec l’UE. Il est d’ores et déjà clair que les déclarations de la chancelière scellent la nouvelle position des Européens vis-à-vis du Royaume.