L’avènement du Brexit continue de susciter des vagues d’inquiétudes. Et cette fois-ci, ce sont les banques de l’Union Européenne qui sont préoccupées par les impacts de l’effectivité du retrait de la Grande-Bretagne. Elles réduisent donc leur exposition en guise de solution préventive.
Il est difficile de prédire avec exactitude ce qui se produira à l’échelle européenne une fois que la Grande Bretagne aura claqué la porte de l’union. Il faut déjà prendre en considération le fait que le Royaume-Uni est le premier marché financier de l’Union Européenne. Il fallait donc que les banques prennent des mesures, à défaut de trouver des solutions véritables. Ainsi en juin 2016, les actifs des banques des pays de l’Union Européenne exposés à la Grande-Bretagne étaient de 1 900 milliards d’euros. Un an plus tard, les actifs exposés sont passés à 1 600 milliards d’euros.
Selon l’ABE (Autorité Bancaire Européenne), cette baisse de l’exposition traduit les craintes des banques en ce qui concerne le futur de leurs activités sur le sol britannique. « Les négociations du Brexit continuent d’être une source de risque politique pour le marché financier européen, un scénario sans accord pouvant engendrer de graves perturbations pour le secteur bancaire de l’UE », avait laissé entendre l’autorité.
La situation risque aussi d’être bien plus complexe que l’on ne le prédit, en dépit des dispositions que les Etats essaient de prendre aux travers des négociations entamées avec la Grande-Bretagne. Il se pourrait qu’une fois le Brexit effectif, des contrats se voient tout simplement annulés et ou renégociés. Or tout ceci engendrerait des pertes en milliards d’euros pour les contribuables, fait savoir l’ABE.
Selon la City de Londres, il serait bien mieux que la Grande Bretagne ne quitte pas l’UE sans avoir signé un accord avec l’instance. On parle ici évidemment d’un accord de coopération économique. L’ABE craint à ce propos qu’« une interruption des flux financiers (…) associée à une défiance des acteurs financiers pourrait assécher le marché des liquidités (…), et affecter la stabilité du système bancaire de l’UE ». En effet, selon l’instance, les pertes que cette sortie du Royaume-Uni pourrait causer peuvent être estimées à 893 milliards d’euros.
Mais il faut aussi souligner que si la Grande-Bretagne sort de l’UE, cela pourrait causer une interruption de certains services financiers sur le sol britannique. En effet, il se pourrait que les banques de l’UE ne compensent plus à Londres les opérations sur les produits dérivés.