Hier, lundi 17 juin 2019, la célèbre marque créée par Coco Chanel en 1910 a rendu public ses résultats annuels pour 2018, en réaffirmant par la même occasion toute sa volonté de garder son indépendance.
Depuis sa création, la griffe s’était abstenue de porter à la connaissance du grand public les chiffres d’affaires qu’elle réalisait annuellement. Ce n’est qu’en juin 2018 que pour la première fois elle les révélait. La démarche avait, à l’époque, donné lieu à quelques spéculations à propos des intentions des frères Wertheimer, propriétaires de Chanel. Lors d’une interview à ce propos, Philippe Blondiaux, le directeur financier de la marque, a une fois encore affirmé que Chanel n’envisageait aucunement une entrée en Bourse, encore moins une cession.
Durant l’année écoulée, le groupe a investi 1 milliard de dollars, notamment dans le digital, sa chaîne de magasins et dans un certain nombre d’acquisitions comme celle de Colomer, la société espagnole de tannerie. M. Blondiaux a précisé que pour cette année, les investissements devraient se poursuivre à peu près au même rythme. D’après lui, si Chanel a autant de succès, son indépendance, qui lui permet d’harmoniser les coûts au plan mondial ou encore de se résoudre à ne pas exploiter la peau d’animaux exotiques, y est pour beaucoup.
En 2018, le groupe au double « C » a réalisé des ventes d’un montant total de 11,12 milliards de dollars, soit 9,91 milliards d’euros, marquant ainsi une progression de 10,5 %. La marque peut compter sur l’Asie pacifique qui contribue pour beaucoup à la hausse de sa croissance. Le continent ne représente pas moins de 42,4 % de son volume de transactions, avec un bond des ventes de l’ordre de 19,9 %. En Europe, cette hausse a été de 7,8 % et de 7,4 % en Amérique. Le résultat opérationnel a connu une progression de 8 % à 2,99 milliards de dollars (2,67 milliards d’euros), avec 26,9 % de marge.
Même si le groupe s’oppose farouchement au e-commerce, estimant que « le contact physique dans les magasins reste essentiel », cela ne l’empêcha pas d’investir dans le secteur du numérique à travers des services connectés à l’endroit de ses clients. Il n’y a que les cosmétiques et les parfums de la marque qu’on retrouve en ligne.
En 2018, l’e-commerce de cette division a dépassé les 50 % de croissance. Philippe Blondiaux a souligné que même dans le cas d’un Brexit « dur », le groupe ne délocaliserait pas son siège qui a été transféré à Londres il y a deux ans. Jusqu’en décembre 2018, la prestigieuse marque possédait à travers le monde 205 magasins consacrés à la maroquinerie ainsi qu’à la mode, 47 boutiques de bijoux et 108 magasins de vente de produits cosmétiques.