Plus connu sous l’appellation « burnout » du verbe anglais « to burn out » qui signifie « brûler jusqu’au bout », l’épuisement professionnel se présente comme une véritable détresse psychologique qui se fait de plus en plus ressentir dans un monde professionnel toujours plus exigeant. Forme extrême du stress, ses conséquences sont désastreuses sur l’individu et par conséquent sur l’entreprise. Tous les efforts doivent donc être tournés vers sa prévention et son éradication. Voici quelques conseils pour éviter l’apparition du syndrome de l’épuisement professionnel.
La grande majorité des chercheurs spécialisés en psychologie identifient six causes qui sont à la base du phénomène : la surcharge de travail, l’absence d’autonomie dans l’exécution des tâches, le manque de reconnaissance (augmentation de salaire, honneur, etc.), le manque d’esprit de groupe, le manque d’équité dans la gestion des relations professionnelles (décisions injustes ou irrespectueuses) et des valeurs contradictoires entre le salarié et l’entreprise. D’autres facteurs comme la précarité de l’emploi, la recherche effrénée de performance ou encore la nécessité de toujours se surpasser peuvent également être à la base de l’épuisement en relation avec l’environnement professionnel.
La plupart des employés qui souffrent de cette pathologie ne la voit pas du tout venir. Ses symptômes se manifestant progressivement, ils s’accumulent sur des mois voire des années et envahissent tous les domaines de la vie lorsqu’ils ne sont pas vite décelés. Ceux-ci sont de trois ordres à savoir les symptômes physiologiques (baisse d’énergie, fatigue chronique, maux de tête, insomnies, perte de poids…), les symptômes psychologiques (dépression, frustration accrue, démotivation, perte de la confiance en soi, pessimisme…) et les symptômes comportementaux (agressivité, baisse significative de la productivité, abus de substance toxiques, repli sur soi, irritabilité, etc.). Le salarié ne s’en rendant pas souvent compte, c’est au manager d’être attentif à tous ces petits indices.
Le chef d’entreprise a la grande responsabilité d’informer les employés sur tous les sujets liés à la santé physique et mentale. L’un des premiers moyens de prévention est alors de sensibiliser les salariés sur l’épuisement professionnel de sorte que ceux-ci soient en mesure de relever des signaux éventuels émanant d’eux ou de leur entourage. Faire savoir que cette situation dépend en grande partie de l’excès d’investissement dans le travail contribue à la prévention et permet de lever les probables non-dits sur le burnout. Vous pouvez faire appel à des cabinets spécialisés dans le bien-être en entreprise et qui sont suffisamment outillés pour répondre de façon adéquate aux différentes préoccupations des travailleurs sur le sujet. C’est aussi une manière de faire comprendre à vos employés qu’ils ont de la valeur pour l’entreprise.
Le facteur le plus important du burnout est celui de la surcharge de travail. C’est le point sur lequel vous devez, en tant que responsables ou plus exactement en tant qu’employeur, rester très vigilants. Les études montrent que le travail s’est beaucoup intensifié ces dernières années du fait de la reprise des changements organisationnels et de l’accroissement des contraintes du flux de travail. Il est donc primordial de prendre des mesures pour lutter contre la surcharge de travail. Il faut par exemple bien planifier les congés, les temps de repos et les journées de réduction du temps de travail et s’assurer de leur prise. Il faut également planifier les activités bien à l’avance, mettre en place des mécanismes de suivi lorsque la charge de travail augmente, respecter et mieux adapter les heures de travail pour une meilleure conciliation avec la vie familiale, assigner les tâches en fonction des compétences de chacun et donner plus d’autonomie aux salariés.
Un employé qui a l’impression que les efforts qu’il fournit ne mènent à rien ou que son employeur ne se préoccupe pas de son avenir est susceptible de souffrir d’épuisement professionnel ou décidera plus facilement de quitter l’entreprise. Pour éviter que cela n’arrive, vous pouvez recommander vos salariés à des comités inter-fonctionnels et soutenir toutes leurs demandes de formation, à condition bien sûr qu’elles soient raisonnables. Assurez-vous par ailleurs, qu’ils reçoivent la formation adaptée et qu’ils disposent des compétences nécessaires avant la prise d’un nouveau poste.
Le burnout est lié à un très grand déséquilibre entre les contraintes de travail et les ressources dont dispose l’individu pour satisfaire ces exigences. La reconnaissance faisant partie de ces ressources, l’employé ne doit pas ressentir un manque de réciprocité entre les moyens qu’il investit dans la bonne conduite de son activité salariée et ce qu’il obtient en retour, au risque d’aboutir à un surmenage. Montrez à vos salariés qu’ils font du bon travail en leur octroyant des promotions, des primes de rendement ou des prix d’excellence. Sinon un petit commentaire encourageant ou un courriel de félicitations seront très appréciés. Faites surtout preuve de transparence et d’équité dans vos processus de reconnaissance.