Depuis l’annonce de l’efficacité du vaccin du laboratoire Pfizer, l’Europe se mobilise. Les marchés financiers du monde entier connaissent un sursaut d’intérêt de la part des investisseurs, selon BNP Paribas. Visiblement cette nouvelle pourrait complètement changer les prévisions de croissance. Alors que l’ensemble des besoins de l’OMS a été chiffré à 38 milliards de dollars, de nombreux acteurs et États ont déclaré qu’ils contribueraient à hauteur de 500 millions de dollars au programme de l’OMS baptisé « ATC ».
Le jour de l’annonce des résultats prometteurs du vaccin contre la Covid-19, soit 90 % d’efficacité, le laboratoire Pfizer a vendu près de 7,4 millions de dollars d’actions. Le rebond de l’action du groupe pharmaceutique le 9 novembre dernier a été de 7 %, une envolée qui profite à Albert Bourla, PDG du groupe et à Sally Susman, vice-présidente.
A Wall Street, plus de 132 000 actions ont été cédées au prix unitaire de 41,94 dollars par monsieur Bourla pour la somme de 5,6 millions de dollars. Pour les 44 000 titres cédés par Sally Susman, la recette a été de 1,8 million de dollars.
En Europe, les investisseurs voient dans l’arrivée de ce vaccin un véritable espoir, ce qui a contribué à changer leur sentiment. A terme, ce sont les perspectives de croissance qui pourraient fortement évoluer, selon BNP Paribas.
Dans une note publiée lundi, le chef économiste de la banque française, William de Vijlder a déclaré : « Ces réactions s’expliquent, au moins en partie, par l’idée selon laquelle cette annonce, ainsi que les commentaires de spécialistes concernant la mise sur le marché ultérieur d’autres vaccins efficaces, a d’importantes implications pour les perspectives économiques. »
Le tableau très noir de l’économie s’éclaircit par à-coup avec la perspective d’un vaccin. Il y a quelques jours encore, les mesures du confinement ont induit des contractions qui ont désormais cédé leur place à la perspective d’une normalisation de l’économie sur le moyen terme. L’économiste ajoute toutefois que les effets sur le court terme ne seront pas aussi visibles.
Plusieurs facteurs influenceront également les effets de l’annonce du vaccin sur l’économie. « Pour 2021, l’effet sur l’économie d’un vaccin contre la COVID-19 dépend très fortement de son efficacité ainsi que de son acceptation publique », poursuit William de Vijlder avant d’ajouter : « Cela englobe également des décisions éthiques comme le choix de ceux qui bénéficieront en premier du vaccin, s’il sera distribué gratuitement et si les pays les plus pauvres y auront accès. La date de début de la distribution est également un élément clé. »
Au cours du Forum pour la paix qui s’est tenu à Paris, les 11 et 12 novembre derniers, plusieurs acteurs publics ont pris l’engagement de soutenir le programme ACT de l’OMS. Il s’agit d’un cadre de collaboration internationale, lancé au mois d’avril par la fondation Bill et Melinda Gates en collaboration avec la Commission européenne. Il doit assurer à tous les pays un accès équitable aux vaccins et traitement contre la pandémie.
En tout, l’effort financier collectif doit permettre d’atteindre la somme de 38 milliards de dollars. Le soutien des acteurs présents s’élève à 500 millions de dollars. 100 millions viennent de la Commission européenne, 100 autres millions de la France et 50 millions de l’Espagne. La Grande-Bretagne et la fondation Bill et Melinda Gates se sont engagées à fournir 70 millions de dollars chacun.