La crise sanitaire qui secoue les économies du monde entier n’a pas épargné l’Afrique. Sur le continent, dont la situation économique à l’issue de la pandémie de Coronavirus, inquiète plusieurs grands économistes, 3 secteurs focalisent toutes les attentions. Si la vanille malgache semble encore s’en sortir, pour l’anacarde et le secteur aérien, l’impact est déjà considérable.
Dans le pays de la gousse noire, un arrêté ministériel publié fin février a fixé au 31 mai 2020 la date limite pour les acheteurs de la vanille malgache. Alors que le prix du kilo de la vanille vrac a été fixé à 350 dollars au moins, le pays a déjà enregistré 500 tonnes d’exportations. En stabilisant les prix, l’Etat a réussi à juguler les effets de la crise sur le secteur. Cependant, sur place, on craint malgré tout une baisse des prix comme c’était le cas en 2019.
Malgré tout, une certaine incertitude plane, de l’avis du président du groupement des exportateurs de vanille de Madagascar, Georges Geeraerts. « Personne n’est réellement serein dans cette situation et il est sûr qu’il y aura un impact. Maintenant, quel sera le degré de conséquences ? » s’inquiète-t-il.
Les hôtels, restaurants et cafés auxquels est réservée une partie des produits vanille sont actuellement tous fermés et cela risque de durer un certain temps. Le risque de récession est plus qu’évident et avec lui, la difficulté à écouler les produits. Si c’est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions certaines, c’est dans les mois à venir que l’impact de cette situation se fera ressentir.
La campagne 2020 de production d’anacarde a démarré. Malheureusement, la pandémie du Coronavirus empêche les négociants asiatiques d’être sur le terrain. En Côte d’Ivoire où ils sont 250 000 paysans, le prix minimum du kilo a été fixé à 400 francs CFA par l’État. Alors que certains paysans cultivent, à eux seuls, jusqu’à 400 tonnes par an, les acheteurs prêts à acheter à ce prix se font rares.
Les prix sur le terrain sont bien en dessous de ce seuil, autour de 300 francs CFA pour la plupart. Pour liquider, les paysans cèdent leur production pour ne pas se retrouver avec des invendus. L’État ivoirien a décidé d’acheter lui-même près d’un quart de la production pour aider les producteurs, une opération prévue pour démarrer très bientôt.
Les compagnies aériennes africaines ont déjà perdu plus de 6 milliards de dollars et dans le secteur, ce sont 3 millions de postes qui sont menacés. Alors que Zambian Airways, dont le lancement est prévu pour cette année, a dû reporter sur l’année prochaine, South Africain Airways a mis la clé sous la porte et 700 personnes ont été licenciées.
Pour relever le secteur, les mesures de soutien se multiplient à l’échelle nationale. Paul Kagame, le Président rwandais a proposé que des capitaux soient injectés pour RwandAir. Avec des pertes estimées à 500 millions de dollars, Ethiopian Airways, le frelon africain, a dû se mettre aux cargos et au fret pour sortir la tête de l’eau, la demande étant plus importante de ce côté.
Selon le ministre ghanéen de l’Aviation, la mise en place d’une politique concertée de relance et de soutien à l’échelle continentale est plus que nécessaire, ce qu’il appelle un « plan Marshall ».
Lundi 4 Mai 2020 La Rédaction