Le vendredi 19 octobre 2018, Air France est enfin parvenu a signé un accord majoritaire avec les syndicats, mettant ainsi fin à plusieurs mois de conflits qui ont conduit l’ex-PDG d’Air France-KLM a déposé sa démission en mai dernier. Cet accord prévoit une hausse salariale rétroactive de l’ordre de 2 % en janvier 2018 et de 2 % au 1er janvier 2019 pour les différentes catégories de personnel de l’entreprise.
Dans un communiqué, Air France a annoncé que l’accord que sa direction a proposé a été signé par un certain nombre de syndicats à savoir la CFE-CGC/Unac, la CFDT, le FO/SNPNC, l’Unsa Aérien et le SPAF. Lors des dernières élections, 76,4 % des suffrages qui avaient été exprimés ont émanés de ces différentes organisations représentatives. De ce fait, la direction du groupe a déclaré que l’accord était valide et qu’il pourra légitimement être mis en application. La compagnie aérienne a, par ailleurs, confirmé la proposition d’augmentation globale des payes de 2 % pour l’année 2018 de manière rétroactive et une hausse de même pourcentage au 1er janvier 2019. Cette proposition de hausse paraît significativement éloignée des 5,1 % dont l’intersyndicale à la base des nombreuses grèves réclamait l’application.
Les syndicats espèrent mieux de la prochaine négociation annuelle obligatoire prévue pour octobre 2019. Ben Smith, l’actuel directeur général d’Air France-KLM a largement remercié les équipes du groupe ainsi que les structures professionnelles en raison de la qualité de leurs échanges au cours des semaines écoulées et de la grande confiance qu’ils y ont mis. Selon plusieurs sources syndicales, l’accord prévoit également une nouvelle valorisation de la prime uniforme annuelle (PUA) de même qu’une « valeur plancher minimum » d’un montant de 50 euros chaque mois afin de permettre aux salaires les plus bas d’atteindre cette somme dans le cadre de l’augmentation salariale de 2 % dès janvier 2019.
La précédente direction proposait une augmentation de 228 euros en 2018 et aucune hausse en 2019 sur un salaire mensuel brut de 3.000 euros alors que l’accord qui vient d’être signé fait état d’une hausse de 780 euros pour 2018 et de 795 euros l’année prochaine. La deuxième organisation de l’entreprise, le Syndicat des pilotes d’Air France (Spaf), a également paraphé l’accord dans l’attente de l’ouverture des négociations qui auront lieu avec la direction concernant les conditions particulières des pilotes ainsi que la rémunération supplémentaire correspondante. Par contre, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire, a décidé de ne pas être partie à l’accord qu’il considère comme ambigu, surtout en ce qui concerne le volet des augmentations salariales pour 2019. Il attend de voir les résultats des négociations avec les pilotes pour réellement se positionner.
Une autre organisation syndicale qui n’a pas signé l’accord est la Confédération générale du travail (CGT). En dépit de ce contrat, l’action Air France-KLM a chuté de 3,4 % à 8,19 euros, pénalisé par les mauvaises prévisions hivernales de Mainfirst.
Lundi 22 Octobre 2018 La Rédaction