Alors que la campagne à l’investiture présidentielle bat son plein dans le camp des démocrates, le Sénat se prépare à l’onde de choc du procès du président américain Donald Trump. Alors que le procès d’impeachment doit démarrer le mardi 21 janvier, dans le cadre de l’affaire ukrainienne, tout porte à croire que cette procédure n’a aucune chance d’aboutir, pour le plus grand bonheur des marchés boursiers.
C’est le 3e procès de destitution dans l’histoire politique des États-Unis d’Amérique. Après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999, c’est désormais au tour de Donald Trump d’être face au Sénat, dominé par les républicains. C’est, cependant, la première fois qu’un président sortant et candidat à sa réélection fait l’objet d’un tel procès et ce n’est pas pour calmer les tensions.
Si le procès en destitution de Donald Trump a officiellement débuté jeudi, la première audience se tiendra ce mardi 21 janvier, à 13 heures. Au vu de l’état actuel du dossier, cette audience devrait être formelle, car elle aura pour objet le vote des règles qui sous-tendront le futur procès et sera présidée par John Roberts, président de la Cour Suprême.
Dans le camp démocrate, c’est Adam Schiff, président de la Commission du renseignement, qui conduit les délégués démocrates, membres de la Chambre des représentants qui doivent défendre la mise en accusation. Ils reprochent au Président américain de mettre en danger la sécurité nationale ainsi que le système de gouvernance.
Durant ce procès inédit, les parlementaires démocrates auront le rôle des procureurs. Le document d’accusation de 111 pages dénonce des faits d’obstruction au Congrès et d’abus de pouvoir. Selon les parlementaires, « le Sénat doit condamner et destituer le président Trump pour éviter des dégâts importants et sur le long terme pour nos valeurs démocratiques et la sécurité de la nation ».
Ils soulignent que « les faits sont incontestables et les preuves accablantes » ; une mise en accusation que l’équipe de défense de Donald Trump, dirigée par Pat Cipollone, conseiller juridique de la Maison-Blanche, a rejetée. Le document de 6 pages publié par les avocats du président samedi qualifie de « tentative effrontée et illégale » l’acte d’accusation.
Un dossier doit être présenté à 17h GMT, en attendant le nouveau mémoire de la Chambre des représentants. Il n’a pas été prévu que Donald Trump se présente en personne devant la Haute Assemblée.
L'accusation est menée par l'élu démocrate de la Chambre des représentants Adam Schiff. Donald Trump, actuellement au Forum de Davos, ne comparaîtra pas. Il sera représenté par son conseiller juridique à la Maison Blanche et son avocat personnel
#AFP #impeachment pic.twitter.com/CM6feiv3a3— Agence France-Presse (@afpfr) January 21, 2020
Disposant de la majorité au Sénat, le Président américain a de fortes chances d’être acquitté. Mitch McConnell, le chef de la majorité républicaine affirme qu’il dispose des voix nécessaires pour empêcher la destitution de Trump.
À la Bourse, où les incertitudes sont très mal vues, nul ne s’inquiète visiblement. Du côté des entreprises, aucune tendance n’a été enregistrée depuis le début du procès jeudi. Les 3 grands indices de Wall Street auraient même connu une hausse de 0,4 %. Le lancement de procédure d’impeachment à l’encontre de Donald Trump a été sans surprise.
La destitution du Président américain est considérée comme une mission impossible étant donné que le parti républicain, celui de Trump, détient 53 sièges contre 47 pour le camp démocrate. Pour les analystes, il n’y a pas réellement d’inquiétude à se faire.