Depuis lundi, les importations américaines de volaille sont à nouveau autorisées en Chine. Les autorités chinoises ont été contraintes d’assouplir leur position vis-à-vis de la volaille américaine dans le contexte d’une crise alimentaire, générée par l’épidémie de coronavirus. Les élevages avicoles chinois sont privés de nourriture, obligeant Pékin a ordonné l’abattage des poulets.
Pour réapprovisionner le pays en volaille, Pékin est contraint de prendre des mesures d’urgence. Lundi, le gouvernement a annoncé que les frontières chinoises étaient à nouveau ouvertes à la volaille américaine, quelle que soit sa forme. L’industrie avicole chinoise a été totalement bouleversée par le coronavirus.
Le gouvernement a été obligé d’interrompre la majorité des échanges de marchandises pour limiter la propagation de l’épidémie humaine. Les éleveurs n’ont plus accès aux aliments ni pour le bétail ni pour la volaille. Les volailles étant privées de nourriture, elles doivent être abattues. En plus, la plupart des éleveurs ne trouvent pas de débouchés, étant donné que le transport d’animaux est assez limité.
À ce jour, près de 100 millions de jeunes poulets ont dû être abattus, d’après les propos de l’ancien directeur de l’Association chinoise de l’élevage cité dans le Financial Times. Même si cela ne représente pourtant que 1 % du cheptel chinois, le phénomène connaîtra de l’ampleur dans les prochaines semaines.
L’impact de cet abattage massif sur le prix de la volaille a été immédiat. Alors que la tendance était très souvent à la hausse depuis l’année dernière, les prix sont actuellement en chute libre. En Chine, la volaille servait de substitut au porc, depuis que la peste porcine a anéanti 40 % des cochons chinois. Si le confinement relatif au coronavirus continue et que l’approvisionnement en volaille ne suffit pas, le prix de la volaille risque de connaître à nouveau l’inflation.
La sécurité alimentaire de la Chine est la nouvelle priorité du gouvernement. C’est ce qui justifie la fin de l’embargo sur les importations américaines de volaille ; une fin que certains sont tentés d’attribuer aux négociations commerciales avec Washington.
À la fin d’année dernière, l’embargo avait été allégé par Pékin, dans l’espoir qu’un terme définitif soit mis au conflit commercial avec les États-Unis qui dure depuis plusieurs mois. Après 4 ans d’interdiction, pour raison sanitaire, seule la volaille américaine avait été à nouveau autorisée. Une épidémie de grippe aviaire avait frappé de plein fouet les États-Unis.
Grâce à cette levée d’interdiction, les éleveurs américains peuvent à nouveau exporter vers la Chine tous types de volailles, même les poulets vivants et surtout les poulets reproducteurs. Cependant, les réserves qui ont été constituées dans les ports chinois doivent d’abord se vider avant le début des importations américaines. Depuis l’apparition du coronavirus en Chine, des cargaisons entières de volaille américaine ont été détournées, en raison du manque de place pour les stocker et pour débarquer la viande. Les ports chinois sont en proie à plusieurs difficultés logistiques qui compliquent l’expédition de la viande vers les destinations d’origine.