Dans une interview donnée à l’Europe 1 lundi, la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, affirme que l’État français n’a pris aucune décision relative à la construction future de réacteurs nucléaires supplémentaires. Cette déclaration vient contredire les propos, la semaine dernière, du PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy qui affirmait dans une interview donnée au journal Le monde que la France se préparait à construire 6 nouveaux réacteurs nucléaires.
Élisabeth Borne est revenue lundi sur les propos de Jean-Bernard Lévy, PDG de l’EDF, sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Au micro d’Europe 1, elle a déclaré que ni l’EDF ni son PDG ne participaient à l’élaboration de la politique énergétique nationale, se mettant ainsi en porte à faux avec le PDG d’EDF.
Jeudi soir, Jean-Bernard Lévy avait annoncé le projet de construction de 6 réacteurs nucléaires sur le territoire français les années à venir. Cela s’inscrirait dans la mission qu’il a reçue lors de sa nomination.
Les 19 centrales et 58 réacteurs nucléaires français exploités par l’EDF couvrent près de 71,6 % des besoins en électricité de la France, faisant du pays l’un des plus dépendants de l’énergie nucléaire, loin devant l’Allemagne et ses 11,6 % ou la Chine avec ses 4 %. Selon les propos du numéro 1 de l’EDF, aucun calendrier précis n’aurait encore été élaboré par le gouvernement.
Cette annonce intervient alors même que l’État a prévu de fermer les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim respectivement en février et en juin 2020. Cette fermeture avait été justifiée par l’engagement de l’État grâce à sa loi énergie et climat, adoptée en septembre 2018 et qui prévoit de réduire la production de l’énergie nucléaire de 50 % d’ici l’horizon 2035.
Un objectif qui, selon le PDG de l’EDF, reste peu réaliste. Celui-ci avait affirmé dans la même déclaration au Monde qu’il était peu probable que le système énergétique soit uniquement assuré par du stockage et des énergies renouvelables. Une réalité industrielle qui justifie donc la construction de nouveaux réacteurs.
La locataire de l’hôtel de Roquelaure, interrogée par Sonia Mabrouk, avait tenu à préciser que rien n’était clairement tranché sur ce sujet. Selon elle, l’enjeu pour l’État français est de proposer une électricité décarbonée, tout en étant accessible à prix abordables à tous les Français.
L’éventualité de la construction de nouveaux réacteurs nucléaires ne constituerait, selon la ministre, qu’une option parmi tant d’autres. L’État français étudierait des scénarios 100 % énergie renouvelable.
Elisabeth Borne précise que la programmation pluriannuelle de l’énergie est la principale feuille de route de la politique énergétique de l’État. L’objectif reste et demeure la réduction de 50 % d’ici 2035 de l’énergie nucléaire française au profit du développement des énergies renouvelables. C’est ce qui justifie que la plus vieille centrale nucléaire de France soit fermée l’année prochaine et que de nombreux projets d’énergie renouvelables soient lancés.
Pour l’heure, aucune décision ne sera prise quant à la construction de nouveaux réacteurs avant la mise en service pour 2023 de la centrale nucléaire de Flamanville qui devait être lancée depuis 2012.