Le gouvernement de Xi Jinping avait fait une prévision de croissance de 6,5 % pour l’année en cours. Les taux de croissance au troisième trimestre se sont révélés conformes aux prévisions récemment annoncées par le Bureau national des statistiques (BNS). Cependant, ce bilan de croissance trimestriel est le plus faible jamais enregistré par la deuxième puissance économique du monde.
Le produit intérieur brut (PIB) chinois pour la période du mois de juillet à septembre, a connu une nette hausse de 6,5 %. Cette croissance demeure cependant faible comparativement aux deux précédents trimestres. En effet, au premier trimestre (janvier-mars), le PIB avait atteint 6,8 % et 6,7 % au deuxième (avril- juin). Depuis la crise mondiale des subprimes, en 2009, c’est le taux de croissance trimestriel le plus bas enregistré par Pékin. Selon Mao Shengyong, représentant du BNS, la Chine fait face à des réformes draconiennes et à un climat délétère avec ses partenaires commerciaux étrangers, notamment les États-Unis du sulfureux Donald Trump. Ce dernier livre depuis quelques mois à Pékin une guerre commerciale sans merci, avec l’application de plusieurs taxes douanières sur les importations de marchandises chinoises, telles que les véhicules, les appareils électroménagers, etc. Ces taxes douanières s’évaluent à environ un quart de milliard de dollars par an.
Afin de maîtriser la montée vertigineuse de la dette chinoise, Xi Jinping a effectué des réformes considérables et drastiques qui durcissent les prêts bancaires et attaquent les bailleurs de fonds informels communément appelés « les financeurs de l’ombre ». De même, plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement, pour contraindre les régions locales à être moins dépensières. Cette série de mesures a pénalisé les secteurs de l’immobilier et des chantiers d’infrastructures qui constituent les piliers de l’économie du géant asiatique et rend difficile l’accès des entreprises aux investissements. Aussi, les financements en capital fixe, qui constituent l’outil qui sert à mesurer les dépenses infrastructurelles, poursuivent une stagnation inquiétante.
Le secteur de l’industrie chinoise montre une santé très peu reluisante au troisième trimestre. En effet, la production industrielle a connu un essoufflement à la fin de ce trimestre avec une croissance de 5,8 %, nettement en dessous des prévisions de 6 % des experts.
Shanghai a perdu environ le tiers de sa cotation depuis le premier trimestre. En outre, on remarque une chute spectaculaire de la monnaie chinoise de près de 10 % face au dollar américain. Conscient de la crise qui prend encore plus forme, le gouverneur de la Central Bank et plusieurs hauts dirigeants chinois ont multipliés les déclarations ces derniers jours pour tenter de rassurer un marché affolé. Zhu Haibin, consultant et économiste de JP Morgan, souligne qu’il faudrait bien plus que des déclarations pour arranger la situation, car la crise entre la Chine et les USA n’est pas prête de s’estomper. La solution pourrait provenir selon lui d’une politique budgétaire et monétaire plus osée et d’un réajustement du yuan.
30 octobre 2018 La Rédaction