Le ministère brésilien de la Justice a déclaré lundi avoir imposé à Facebook Inc. 6,6 millions de réals, soit 1,6 million de dollars. Le géant américain de la technologie est accusé d’avoir partagé de façon incorrecte des données de ses utilisateurs brésiliens.
Un rapport a été produit par le département de la protection des consommateurs du ministère brésilien de la Justice. Il révèle que des enquêtes ont permis de découvrir que les données de 443 000 utilisateurs de Facebook ont été indûment transférées à des développeurs d’une application nommée « thisisyourdigitallife ». Dans son communiqué du lundi, le ministère estime que ce transfert de données d’utilisateurs aurait une fin « douteuse ».
D’après le ministère, les utilisateurs du plus grand réseau social au monde n’ont pas eu accès aux informations qu’il faut sur les paramètres de confidentialité par défaut, surtout en ce qui concerne les données des amis et celles des « amis d’amis ». Pour l’heure, Facebook n’a pas fait de commentaire à l’annonce de cette décision. Le géant américain a 10 jours pour faire appel de la décision et 30 jours pour payer l’amende qui lui a été imposée.
Cette amende est la toute première que le Brésil applique à Facebook. L’enquête a donc été lancée après plusieurs reportages des médias locaux qui ont révélé une utilisation insidieuse des données des utilisateurs de Facebook par le cabinet Cambridge Analytica en 2018.
Visiblement, Facebook n’a pas encore réussi à conjuguer le scandale Cambridge Analytica au passé, avec le reportage publié en 2018 qui montre que des millions de données d’utilisateurs ont été mis à la disposition de ce cabinet britannique sans l’accord des utilisateurs. Cette nouvelle amende brésilienne réveille de vieux démons, alors même que le plus grand réseau social au monde tente péniblement de se relever de ce coup dur.
Avant le Brésil, l’Italie était l’un des derniers pays en date à avoir sanctionné Facebook pour cette affaire. En juin dernier un communiqué avait rendu publique la décision de l’agence italienne en charge de la sécurité de l’information d’imposer une amende de 1,1 million de dollars à Facebook.
Le réseau social était alors accusé des crimes commis dans le cadre de cette affaire au sein de laquelle des données de plus de 87 millions d’utilisateurs Facebook avaient été mises au service d’une application de test psychologique, la même qui est pointée du doigt par la justice brésilienne. Ces données auraient alors été utilisées pour influencer les élections présidentielles américaines de 2016.
n tout, 57 Italiens avaient alors téléchargé l’application à travers la connexion de Facebook, ce qui a valu au réseau social cette amende. Cette application prônait l’exploitation d’une fonctionnalité de partage des données des amis, devenant ainsi capable de collecter les données de 214 077 autres utilisateurs connectés aux 57 utilisateurs initiaux.
Aucune information sur la finalité de cette collecte d’informations ni aucune demande de consentement n’était délivrée. Cette affaire avait alors été à l’origine de la mise en vigueur du nouveau cadre réglementaire européen pour la protection des données.