Hier, dimanche 09 juin, les ministres des Finances et les banquiers centraux des pays membres du G20 ont fait remarquer que les conflits commerciaux et géopolitiques ont pris de l’ampleur, ce qui porte atteinte au relèvement de la croissance du monde. Ils n’ont toutefois pas exprimé leur souhait de voir la crise commerciale entre la Chine et les États-Unis se résoudre.
Réunis à Fukuoka (Japon) depuis le samedi 08 juin 2019, les porte-paroles du G20 ont réaffirmé leur « soutien mesuré au système de commerce multilatéral fondé sur des règles », tel que formulé au mois de décembre dernier à Buenos Aires. Dans son communiqué final, le G20 a déclaré que la croissance mondiale semblait retrouver son point de stabilité et a estimé qu’elle devrait, petit à petit reprendre, en toute modération, et ce jusqu’en 2020. Le groupe a, cependant, admis que cette croissance restait faible, avec quelques risques de baisse et que le point le plus inquiétant aujourd’hui demeure les tensions commerciales et géopolitiques qui ne faiblissent pas.
Le même communiqué précise, par ailleurs, que l’ensemble des partenaires du Groupe des vingt ont convenu qu’ils établiraient des règles communes à l’horizon 2020 pour mettre un point final aux dérogations fiscales qui profitent aux GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et ainsi réduire leurs impôts. Parmi les engagements pris par le G20, on note l’amélioration de la transparence au niveau des créanciers et emprunteurs ainsi que la multiplication d’infrastructures chinoises beaucoup plus supportable pour les pays en développement en matière de dettes. Cependant, le communiqué de clôture du G20 a rejeté une clause suggérée samedi et qui reconnaissait l’urgente nécessité de mettre un terme aux tensions commerciales.
Cette suppression dont les États-Unis ont été les instigateurs, exprime leur volonté de ne faire face à aucune entrave dans la poursuite du bras de fer engagé avec Pékin et qui a entraîné l’augmentation des taxes douanières sur une partie importante des produits en provenance de Chine. Le communiqué final du G20 ne mentionne d’ailleurs pas de manière explicite que l’accroissement de la guerre commerciale entre le gouvernement de Trump et celui de Jin Ping préjudicie à la croissance planétaire.
Cela n’a pas empêché Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), de demander hier aux représentants des pays composants le G20 de s’imposer la priorité de résoudre le conflit commercial pour diminuer les risques qui pèsent actuellement sur la croissance mondiale. Reconnaissant que celle-ci devrait être meilleure, Lagarde relève que les risques de baisse pourraient être atténués en enrayant les tensions commerciales par la suppression des droits de douane et la non-imposition de nouvelles taxes.
Pour Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie et des Finances, ce G20 fut constructif en ce qui concerne la question du « Financement soutenable du développement pour éviter le surendettement des pays en développement » et les progrès réalisés dans le domaine des taxations numériques et minimales censées aboutir à une ambitieuse réforme de la fiscalité au niveau international.