Le Bureau of Economic Analysis a livré la semaine passée les chiffres concernant l’évolution de l’économie américaine pendant le 1er trimestre de l’année 2015. En effet, selon les estimations du BEC, les Etats-Unis ont connu pendant le premier trimestre de l’année en cours une croissance équivalant à 0.2% en rythme annuel. Ce chiffre vient en total déphasage avec les accords conclus avec les principaux instituts américains qui ont fait des prévisions supérieures à 1%. S’il est vrai que pour l’heure, il est encore tôt pour donner les raisons concrètes de cette baisse pour le moins fulgurante, il n’en demeure pas moins vrai que quelques explications émergent et pourraient bien justifier le fait.
« Depuis trois ans, le PIB du premier trimestre américain est systématiquement mauvais du fait des terribles conditions météo », Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis. Cette année encore, l’hiver avec ses températures implacables de février a cloué la plupart des citoyens américains dans leurs foyers, ce qui a provoqué une baisse énorme quoique temporaire de la consommation. Si la consommation a connu une hausse de 4,4% au trimestre dernier, elle n’a connu qu’une croissance de 1,9% ce trimestre-ci.
Kris Dawsey, économiste chez Goldman Sachs constate : « Les données récentes ont été décevantes. Les surprises à la baisse portent notamment sur un ralentissement de la production industrielle, des mises en chantier et des biens durables ». Le premier trimestre 2015 a effectivement vu décroître la production industrielle de 1% seulement en rythme annuel et l’économie du pays n’a été capable de créer que 126 000 emplois au mois de mars, ce qui fait moins de deux fois la moyenne sur les douze mois précédents.
Le dollar a connu, en une année, une hausse remarquable (environs 25% par rapport à l’euro). Cette croissance qui a surpris les membres de la Réserve fédéral (Fed), a non seulement eu un impact sur le niveau des exportations dont le rythme est descendu à 7,2%, mais aussi et surtout affecté les résultats des entreprises importantes à l’instar d’IBM, Amazon ou McDonald’s. Certains analystes tels Wolfgang Koester, analyste chez FiREapps, estiment le coût des effets de change aux groupes américains à plus de 25 milliards de dollars.
La baisse des cours du pétrole n’a pas eu l’effet escompté sur les dépenses de consommation des citoyens américains. Kris Dawsey cité plus haut déclare à ce sujet : « la réactivité des dépenses des consommateurs à la baisse des prix de l’essence a été plus lente que ce que nous avons anticipé ». En effet, même si les prix de l’essence ont baissé, les consommateurs au lieu d’investir ces sommes économisées dans l’acquisition de biens de consommations ont, pour la plupart, préféré épargner ces ressources pour les dépenses futures. Ainsi, leur épargne est passée de 603,4 milliards de dollars au quatrième trimestre 2014 à 727,8 milliards de dollars au premier trimestre de cette année.
Cette baisse des prix du pétrole a également eu d’autres revers. Elle a engendré notamment l’effondrement du nombre de puits pétroliers et de gaz de schiste exploités ainsi que le gel de beaucoup de projets.
Que nous réserve donc l’économie américaine au deuxième trimestre 2015 ?