C’est un coup dur pour la Chine dont la croissance économique continue de connaître un ralentissement. De 6,9 % l’année dernière, son produit intérieur brut est passé à 6,7 % au premier trimestre 2016. En 25 ans, elle n’avait plus connu un niveau aussi bas. Le géant asiatique, première puissance commerciale et deuxième économie de la planète, peine à retrouver un niveau de croissance satisfaisant, ce qui a des retombées énormes sur l’économie mondiale qui en est très dépendante.
Le principal facteur de ce ralentissement est sans nul doute l’inflation des coûts du travail. En raison de cette hausse soudaine, la Chine perd l’avantage concurrentiel qu’elle avait jadis. L’industrie manufacturière chinoise y est également pour beaucoup. Elle est demeurée sous la barre des 50, donc dans le rouge, la majeure partie de l’année 2015, ce qui a engendré des capacités de production excédentaires par rapport aux besoins. Par ailleurs, les exportations de la Chine ont reculé de 1,8 % en valeur contre une hausse de 2,28 % en 2014 et le secteur de l’immobilier, après des années de floraison, est en plein étiolement.
La Chine ayant une influence considérable sur le reste du monde, le ralentissement de sa croissance occasionne des dégâts collatéraux notables. Pareil à un effet “domino”, les pays exportateurs de matières premières connaissent également une récession, avec des dettes importantes et les pays émergents en sont grandement sous la menace. Les pays développés comme l’Allemagne n’en sont pas plus épargnés. Cette dernière se retrouve dans une situation des plus alarmantes, parce que Berlin expédie environ 7 % de ses exportations vers la Chine chaque année. En décembre dernier, les États-Unis, l’un des principaux partenaires commerciaux de la Chine, ont commencé à resserrer leur politique monétaire pour essayer de limiter les conséquences de ce recul de croissance.
Afin de réduire cette tendance baissière, les autorités chinoises ont pris certaines mesures telles que la réduction du taux d’intérêt, la diminution des impôts, l’abaissement de la surcapacité, l’intensification de la relance budgétaire et le lancement de plusieurs réformes pour améliorer l’efficacité. Grâce à ces différentes mesures, l’économie a montré quelques signes d’amélioration qui ont emmené Sheng Laiyun, porte-parole du Bureau d’Etat des Statistiques (BES), à qualifier la performance au premier trimestre de “bon début”. Les investissements en capital fixe ont progressé de 10,7 %, la production industrielle qui était de 5,4 % sur la période de janvier – février, est à présent en hausse à 5,8 %, et le secteur des services a réalisé une progression de 7,6 %. Espérons juste que ces différentes mesures conduisent à des résultats sensibles au terme du deuxième trimestre.