
Donald Trump a déclaré hier, lundi 27 août, que les États-Unis et le Mexique s’étaient mis d’accord sur la conclusion d’un nouvel accord commercial, qui vient ainsi remplacer l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), quelques heures avant l’ouverture des négociations avec le Canada.
Voici 24 ans que le pacte de libre-échange qui réunit le Canada, les États-Unis et le Mexique a été signé par l’administration Clinton. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, le président Trump a tôt fait de dénoncer cet accord qu’il a qualifié de « catastrophique », aussi bien pour l’économie que pour le commerce des États-Unis. Depuis, il est parvenu à convaincre ses partenaires de procéder à sa renégociation. À la suite des discussions bilatérales du weekend avec le président mexicain, Enrique Peña Nieto, Donald Trump a affirmé que cet accord, qu’il a rebaptisé « accord commercial États-Unis-Mexique », était très bon pour les deux pays. Le nouvel accord apporte plusieurs changements dont une augmentation du quota des composantes régionales des véhicules assemblés en Amérique du Nord, qui passera de 62,5 % à 70 % environ.
Le Canada n’a pas pris part à cette récente phase des discussions, mais le président américain et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ont convenu hier par téléphone de la poursuite des conversations fructueuses.
Dans ses propos, Donald Trump n’a pas écarté la possibilité de conclure avec Ottawa « un accord séparé », mais il a également évoqué celle d’un pacte à trois comme l’Alena de 1994. Il n’a pas non plus hésité à menacer Ottawa d’adhérer à un tel accord sous peine de l’application de taxes douanières dévastatrices sur les automobiles importées du Canada. Il a estimé à cet effet, qu’il serait plus aisé d’imposer des taxes sur les voitures canadiennes que d’emmener le pays de Justin Trudeau à faire partie de l’accord. Le président mexicain a déclaré sur Twitter qu’il avait échangé dimanche soir avec Trudeau et qu’il avait convié le Canada à reprendre les négociations en vue d’aboutir à un accord trilatéral cette semaine. Hier, le porte-parole de Chrystia Freeland, la ministre canadienne des Affaires étrangères, a annoncé que celle-ci sera aujourd’hui à Washington pour des échanges. Il a ajouté que le Canada ne sera partie au nouvel Alena que s’il présente des avantages pour le pays et pour la classe moyenne.
L’annonce de l’accord entre les États-Unis et le Mexique a fait bondir les Bourses canadienne, américaine et mexicaine, de même que celles européennes. On note un plus haut depuis février au niveau de la Bourse de Mexico et le peso a gagné 1,3 % par rapport au dollar. Les échanges commerciaux entre les parties signataires de l’Alena représentent annuellement une somme de plus de 1.000 milliards de dollars, soit 856 milliards d’euros. D’ici la fin de la semaine, Trump devrait informer le Congrès de sa volonté de signer un autre accord de libre-échange dans les 3 mois à venir.
28 août 2018 La Rédaction