Après avoir remporté la lutte contre le chômage, les grandes puissances s’attaquent à l’inégalité. L’Allemagne, l’Angleterre ou encore le Etats-Unis, créent ou augmentent leur salaire minimum. Ces améliorations du salaire minimum des citoyens, bien qu’elles semblent liées sont mues par différentes causes.
Les grandes puissances veulent réduire l’inégalité qui règne entre leurs citoyens. L’un des moyens pour y parvenir est la création du salaire minimum pour ceux qui n’en n’ont pas comme l’Allemagne, ou son augmentation pour ceux qui en sont déjà pourvus, cas de l’Angleterre et des USA.
La première proposition d’amélioration du salaire minimum est venue des Etats-Unis. Barack Obama, dans son discours sur l’Etat d’union annonçait une augmentation de près de 40% du smic américain. Ce dernier passerait ainsi de 7.25$ à 10.10$ de l’heure. Mieux encore, il sera indexé sur l’inflation. Même si sa minorité au congrès ne lui permet pas de généraliser cette mesure, elle sera au moins appliquée aux agents fédéraux. Le ministre des finances anglais quant à lui a annoncé, après avoir convaincu le premier ministre, une augmentation de 11% du Minimum Wage dans son pays sur une durée de 2 ans. Ainsi, ce smic anglais passera de 7,6€ à 8,4€. Quant à l’Allemagne, elle est en train d’instaurer un smic. Ce dernier s’élèvera à 8,5€ et prendra effet à compter du 1er janvier 2017. Avec les négociations qui seront menées par les partenaires sociaux, les employés des abattoirs allemands pourront les premiers toucher d’ici juillet 2015, un smic de 7,75€ de l’heure.
Les raisons d’instauration ou d’amélioration d’un salaire minimum par les grandes puissances varient d’une puissance à une autre. Mais la cause commune est la réduction des inégalités. Très visibles aux Etats-Unis, ces inégalités ont été accrues par la crise économique de 2008, qui a induit dans le pays le taux de pauvreté le plus élevé de ces cinquante dernières années pendant que les 9/10 de l’augmentation de la richesse profitait à seulement 1% des américains. Cet état de chose a créé un si grand écart entre les plus riches et les plus pauvres que 10% des premiers détenaient plus de la moitié des richesses du pays. A Londres, en plus de la réduction des inégalités, des raisons politiques sous-tendent l’augmentation du minimum wage. Après la politique d’austérité menée ces trois dernières années, le gouvernement de David Cameron veut envoyer d’autres signaux. Après la baisse réelle des salaires ces dernières années, les changements évoqués par Georges Osborne seront très bien accueillis par le public, et permettront de rétablir le niveau de revenu pratiqué avant la récession. A Berlin par contre, la chancelière n’a pas trop eu le choix. L’adoption d’un smic allemand était une des conditions émises par le SPD pour faire partie d’un gouvernement d’union avec la CDU-CSU d’Angela Merkel. Même si les conservateurs ne sont pas ravis des 8,50€ de l’heure proposés par les socialistes, ils vont devoir s’incliner pour obtenir leur gouvernement de coalition.
L’amélioration du smic ne fait pas que des heureux. Des réserves, et même des inquiétudes sont suscitées par ces modifications. En ce qui concerne l’Angleterre par exemple, les analystes craignent que les bons chiffres réalisés ces derniers mois n’induisent pas forcément une sortie de crise et que l’augmentation du smic crée des difficultés à l’économie. En Allemagne également, les entreprises s’insurgent contre cette augmentation du coût du travail qui vient s’ajouter à celle de l’énergie. Cette situation place le pays au 6è rang des pays les plus chers d’Europe. Les observateurs craignent également que se développe parallèlement une explosion du travail dissimulé ainsi que la destruction d’un million de postes de travail.
06 mars 2014 La Rédaction