De nombreuses banques américaines ont décidé de déployer un logiciel de caméra capable de procéder à la surveillance des travailleurs, à l’analyse des préférences des clients et au ciblage des personnes qui résident à proximité des guichets automatiques. Malgré tout, ces établissements bancaires redoutent les réactions du public quant à ce projet de surveillance accrue.
Grâce aux essais non-révélés d’établissements bancaires comme JPMorgan Chase & Co (JPM.N) et la City National Bank of Florida (BCI.SN), mais aussi aux anciens déploiements de cette intelligence artificielle par des banques comme la Wells Fargo & Co (WFC.N) ont permis d’avoir un aperçu unique sur le potentiel des États-Unis.
Pour les institutions financières, les systèmes d’Intelligence artificielle et la reconnaissance faciale représentent une véritable opportunité. Déployés de manière généralisée dans le secteur bancaire, ces outils d’IA visuelle très réglementés représentent une étape importante dans le processus d’intégration des entreprises américaines.
Le responsable de la sécurité de l’information chez City National, Bobby Dominguez, a affirmé que cette technologie bancaire a été inspirée du système de déverrouillage des smartphones par scan facial. « Nous exploitons déjà la reconnaissance faciale sur mobile » a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Pourquoi ne pas en tirer parti dans le monde réel ? »
Chez City National, les essais de reconnaissance faciale démarreront dès le début de l’année à venir. Ce système sera utilisé pour l’identification des clients aux guichets automatiques ainsi que les employés des succursales. L’objectif est de modifier les mesures d’authentification peu sécurisées, voire maladroites sur 31 sites lui appartenant. Au final, le logiciel servira à détecter les personnes figurant sur les listes de surveillance gouvernementale.
Du côté de Wells Fargo, le logiciel de surveillance sera un moyen de prévention contre la fraude. Toutefois, aucun détail n’a été donné sur le déploiement de cette technologie. Chez JPMorgan, on affirme effectuer « un petit test de technologie d’analyse vidéo avec une poignée de succursales dans l’Ohio ».
Au cœur de ce projet des banques américaines, les questions de libertés civiles. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer les risques d’arrestations de personnes innocentes à cause de correspondances faciales approximatives. L’opinion publique redoute également que lesdits systèmes soient utilisés de manière disproportionnée pour la surveillance des communautés non-blanches et à faible revenu. Elle a également mis l’accent sur la perte de la vie privée qui résulte de cette surveillance permanente.
Depuis le 1er janvier, à Portland en Oregon, les entreprises ont l’interdiction formelle de recourir à la reconnaissance faciale « dans les lieux d’hébergement public ». L’année dernière, la chaîne de pharmacies Rite Aid Cord (RAD.N) a dû mettre un terme à son programme national de reconnaissance faciale.
De nombreux patrons d’établissements bancaires comme Dominguez ont reconnu que le déploiement du nouveau logiciel de reconnaissance faciale pouvait poser certains problèmes. Cependant, il rassure en déclarant : « Nous n’allons jamais compromettre la vie privée de nos clients », puis il ajoute : « Nous commençons très tôt à utiliser une technologie déjà utilisée dans d’autres parties du monde et qui arrive rapidement au réseau bancaire américain. »