Cette semaine, a démarré sous tension les discussions autour d’un probable retrait des États-Unis de l’accord signé à propos du nucléaire iranien (le JCPOA). Un retrait qui pourrait avoir des conséquences assez graves sur la production du pétrole dans les années à venir. Mais pour le moment, l’OPEP rassure qu’elle envisage toutes les possibilités pour faire face à cette éventualité.
C’est en 2015 que le plan de Viennes dont les États européens sont signataires, a permis de mettre un frein aux ambitions iraniennes dans le domaine du nucléaire. Cela dit, aujourd’hui, c’est la décision des États-Unis qui est attendue de pieds fermes par les pays membres de l’OPEP. Si Donald Trump retire son pays de l’accord nucléaire iranien, les conséquences que cela pourrait engendrer risquent d’être assez fâcheuses. D’abord, il faut mentionner que cela fait maintenant quatre ans que le marché du pétrole est soumis à un déséquilibre contre lequel l’OPEP lutte tant bien que mal. Aujourd’hui plus que jamais, il est vitale que la stabilité soit maintenue.
C’est pour cette raison que la décision américaine jouera un rôle déterminant sur l’avenir du marché pétrolier. En effet, un accord signé par l’Iran et d’autres gros producteurs de pétrole comme la Russie fait injonction aux signataires de réduire leur production de 1,8 millions de barils par jours. Cet accord dont les termes sont entrés en vigueur seulement en 2017, a été prolongé sur 2018. « Nous avons confiance dans la capacité de nos dirigeants, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’OPEP, de continuer à donner une direction dans ces temps incertains – ces dirigeants qui ont fermement soutenu nos efforts conjoints avec nos partenaires non-membres de l’OPEP pour permettre au marché pétrolier de retrouver la stabilité après le pire cycle pétrolier de l’Histoire », a fait savoir Mahamed Sanusi Barkindo, Secrétaire général de l’OPEP à l’agence Reuters.
Si les sanctions contre l’Iran sont reconduites et que les États-Unis se retirent de l’accord, il est plus que probable que la première conséquence sera une hausse du prix du baril de pétrole. En effet, alors que les spéculations courent les couloirs, le baril du light sweet crude (WTI) qui passe pour la référence américaine en matière de pétrole brut est monté à plus de 70 dollars. C’est la première fois que cela se produit depuis 2014. Du côté de Londres, le baril de Brent a subi exactement le même sort pour finir à son plus haut pic depuis 2014, soit 76,17 dollars.
« Si Donald Trump opte pour un retrait de l’accord, cela réduira fortement les volumes d’exportation de bruts iraniens sur un marché global où les stocks sont déjà en train de décliner », a mentionner M. Lipow du cabinet Lipow Oil Associates. Dans le collimateur des États-Unis, se trouve aussi un autre pays exportateur de pétrole brut : le Venezuela. Donald Trump, déjà ce lundi a annoncé des sanctions contre ce pays dont il est désormais certain que la quantité de brut exporté diminuera dans les prochains jours. Pendant ce temps, les États-Unis ont augmenté la quantité de brut extraite par jour sur leur territoire.
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