Samedi dernier à la suite d’une rencontre à Vienne, le ministre angolais du pétrole, Diamantino Azevedo, a annoncé que l’Opep et ses partenaires parmi lesquels la Russie, sont parvenus à un accord qui prévoit une hausse de la production de pétrole dès le mois prochain.
Un accord similaire qui ne visait que les États membres avait été annoncé vendredi par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le lendemain, les États non-membres ont pris la décision de s’y associer. Khalid al Falih, le ministre saoudien de l’Énergie, a déclaré que tous les États signataires du pacte augmenteront leur production de brut d’environ un million de barils par jour (bpj) dans les mois à venir, soit 1 % de l’offre mondiale. Ce chiffre ne figure toutefois pas dans le document final signé par le cartel. Le but de cette hausse est de satisfaire la demande mondiale dans un contexte d’accroissement des prix. Le groupe de 24 pays a déclaré qu’il respectera à 100 % l’ensemble des quotas de production fixés fin 2016 et qui, en pratique, ne sont toujours pas atteints. L’annonce de cet accord a fait grimper le cours du baril de Brent de 3,4 % vendredi faisant remonter le baril à 75,55 dollars contre 27 dollars en 2016. Le WTI américain a, quant à lui, augmenté de 2,99 % à 67,50 dollars à 14h45 GMT le même jour.
Dès l’annonce de cette décision de l’Opep, le président américain Donald Trump a exprimé dans un tweet son espoir de voir l’Organisation augmenter de façon significative sa production pour faire baisser les prix.
L’Iran qui occupe la troisième place des pays producteurs de l’Opep est, depuis mai dernier, sous le coup de nouvelles sanctions américaines qui limitent ses capacités d’extraction et d’exportation. Au cours de la réunion de Vienne, la République islamique avait donc invité le cartel à ne pas se laisser influencer par le président Trump pour augmenter la production, et émis des réserves à être partie à l’accord. Mais, le ministre saoudien de l’Énergie est parvenu à convaincre son homologue iranien, Bijan Zanganeh, en faisant valoir que l’accord de 2016, dont les plafonds ne sont pas tous atteints, offre des marges de manœuvre. Cet accord qui visait une réduction de la production de 1,8 million de barils par jour avait fait à nouveau décoller les prix, la prévision ayant largement été dépassée. L’Organisation appelle ainsi ses membres à prendre en compte les volumes de production dans leur globalité plutôt que d’établir des objectifs pour chaque pays, permettant de ce fait des réallocations de quotas d’un État à l’autre. Les producteurs disposant des moyens d’accroissement de leur production seront désormais en mesure d’extraire plus rapidement leurs pétroles pour combler les pertes virtuelles des autres pays.
L’Opep compte aujourd’hui 15 membres avec l’adhésion vendredi dernier de la République du Congo qui devient ainsi le 7e pays d’Afrique à l’intégrer.
25 juin 2018 La Rédaction