Le 5 avril dernier, la Commission européenne a soumis une proposition au Parlement européen pour plus de pouvoir pour restreindre l’accès du marché européen aux entreprises subventionnées par leurs États. La proposition vise principalement les entreprises de pays tiers tels que la Chine. Alors qu’un examen est en cours au Parlement européen, un sommet virtuel entre l’Inde et l’Union européenne s’est tenu samedi au Portugal, avec pour objectif le renforcement des liens stratégiques et économiques.
La Commission européenne a fait part de sa volonté de stopper l’accès à un marché public ou une acquisition par une entreprise étrangère profitant d’une subvention massive. Les entreprises chinoises qui répondent à ce critère sont particulièrement pointées du doigt. Les diverses aides qu’elles reçoivent du régime communiste leur permettent d’accroître leur offre lors de l’acquisition d’une société européenne ou de réduire leurs prix pour gagner les marchés publics.
Grâce à la législation en vigueur, l’Union européenne peut exercer un contrôle sur les aides accordées aux États membres, mais n’a aucun contrôle sur celles que reçoivent les entreprises des pays tiers. Cette situation a contribué à des distorsions de concurrence. Au nombre des aides considérées comme celles qui faussent la concurrence, il y a les subventions ou les prêts à taux zéro.
Bien que le texte de loi proposé par la Commission européenne ne cite pas un pays spécifiquement, il est évident qu’il vise la Chine. Avec cette proposition, Bruxelles s’engage dans une politique de durcissement de la politique économique européenne vis-à-vis de Pékin. Après avoir décidé de freiner les discussions sur l’accord d’investissement avec l’Empire du Milieu, le Parlement européen tente d’être moins dépendant des fournisseurs chinois.
Samedi dernier, un sommet virtuel s’est tenu entre l’Union européenne et l’Inde au Portugal, à Porto. Pour les deux puissances, le but de cette rencontre est de resserrer leurs liens stratégiques et économiques à travers la reprise des discussions sur un accord de libre-échange en suspens depuis 2013.
L’Inde, forte de sa population de 1,3 milliard d’habitants, constitue un important marché pour l’Union européen. Pourtant, au cours des 10 dernières années, les relations entre les deux puissances mondiales n’ont pas beaucoup évolué, même si selon les chiffres, l’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’Inde. En 2019, le marché européen représentait 11,1% du marché indien, devant la Chine et les États-Unis, avec 115 milliards de dollars d’échanges commerciaux bilatéraux.
Malgré tout, un accord de libre-échange n’a jamais pu être conclu entre New Delhi et Bruxelles jusqu’à présent. Sur certains aspects commerciaux, les deux partenaires sont des avis divergents. L’Inde mise sur un commerce indépendant, hésitant à donner accès à son gigantesque marché intérieur afin de protéger son agriculture et son industrie.
Après plusieurs années de non-accord, l’UE comme l’Inde ont décidé de faire évoluer cet accord commercial, encouragées par les politiques d’expansion de la Chine. L’Empire du Milieu déploie une politique économique et géostratégique planétaire qui inquiète aussi bien New Delhi que Bruxelles. De plus, avec l’effondrement de l’économie mondiale, dans un contexte de pandémie qui fragilise fortement l’Inde, la volonté des Européens et des Indiens de conclure leur rapprochement stratégique et économique est plus forte que jamais.