Le conseil d’administration (CA) du groupe japonais Nissan se tiendra ce jour mardi 12 mars 2019. Carlos Ghosn, l’ex-président du constructeur japonais, a formulé une requête pour y participer. Mais, cette demande a été rejetée par un tribunal du district de Tokyo.
Nissan a annoncé hier la tenue effective aujourd’hui de son conseil d’administration. Le constructeur japonais évoque notamment à l’ordre du jour le renforcement de l’alliance avec le groupe français Renault. Ce conseil d’administration interviendra dans un contexte particulier, puisque l’ancien dirigeant de Nissan, Carlos Ghosn, a été déchu de ses fonctions pour de multiples accusations de fraudes fiscales et de malversations financières. Après plus de cent jours en détention, Ghosn a récemment bénéficié d’une liberté conditionnelle contre une caution astronomique d’un milliard de yens. Son avocat, Me Junichiro Hironaka, a dévoilé devant la presse l’intention de son client de se présenter au CA de Nissan comme le lui permettent les termes de sa mise en liberté. Ghosn a d’ailleurs introduit en ce sens une requête auprès du tribunal du district de Tokyo qui a, opposé une fin de non-recevoir à sa demande. Me Hironaka, en réaction à cette décision du tribunal, a évoqué la possibilité de faire appel. Plus loin, il déplore la ferme opposition de Nissan à la présence de son ancien patron qui reproche au groupe une cabale contre sa personne, pour avoir souhaité resserrer les liens de l’alliance avec Renault alors que les Japonais penchaient beaucoup plus Nissan-Mitsubishi.
L’affaire Carlos Ghosn a créé un climat délétère entre Renault et le constructeur japonais Nissan. Cela remet également en cause l’avenir de cette alliance unique dans le monde de l’automobile ; alliance inédite que le dernier mandat de Carlos Ghosn était censé renforcé. Jugeant la coopération déséquilibrée et profitant plus à la partie française, plusieurs cadres se sont opposés au travail du Franco-libanais, d’où le début de sa descente aux enfers. Dans un communiqué publié par le groupe Nissan, une conférence commune entre les dirigeants des trois constructeurs (Renault, Nissan et Mitsubishi) aura bientôt lieu à Yokohama (Japon) dans les locaux de Nissan. Renault a, quant à lui, affirmé être en négociations avancées avec ses compères japonais afin de rendre l’alliance pérenne. Le groupe français envisage dans cette optique la création d’un nouvel appareil de pilotage de l’alliance, dont l’objectif sera le renforcement et l’amélioration de ladite alliance. Ce nouvel appareil de contrôle remplacera probablement les structures situées en Hollande et qui maintiennent le lien entre Nissan Motor et Mitsubishi Motor d’une part, et entre Renault et Nissan Motor d’autre part. Plusieurs sources affirment en coulisses que le nouveau patron du groupe français, Jean-Dominique Senard, pourrait être propulsé comme le président de ce nouvel organe.
Malgré qu’il soit suspendu de ses fonctions, Carlos Ghosn reste officiellement l’administrateur de l’alliance entre les trois constructeurs Renault-Nissan-Mitsubishi. Pour définitivement mettre un terme à ses pouvoirs, un vote en assemblée générale des actionnaires est requis.
Mardi 12 Mars 2019 La Rédaction