D’après le rapport publié aujourd’hui par le CDP, elles seraient plus de 200 parmi les entreprises les plus importantes cotées à estimer qu’elles pourraient perdre environ 1.000 milliards de dollars (l’équivalent de 888 milliards d’euros) à cause du changement climatique d’ici 2024.
Le CDP (Carbon Disclosure Project) est une organisation non gouvernementale qui possède à ce jour la plus grande base de données au monde à propos de la performance des entreprises et des villes sur le plan de l’environnement. Très respectée auprès de plus en plus de politiciens, de gestionnaires d’actifs et de grands banquiers, la structure a passé en revue les données de quelques 215 grands groupes comme UBS, Sony, Microsoft, Chinan Mobile ou encore Apple.
Ses conclusions sur le climat révèlent que bon nombre de sociétés ne mesurent pas réellement les risques qui peuvent résulter du réchauffement du climat, quand bien même les scientifiques ont lancé l’alerte sur le fait que le pire pour la terre était imminent. Des facteurs essentiels tels que les tarifs sur les émissions de gaz polluants, l’augmentation des températures ou les violentes intempéries ont conduit les entreprises à prévoir des coûts additionnels d’un total de 970 milliards de dollars.
Une multitude de sociétés n’ont toutefois pas manqué d’envisager un énorme potentiel en cas de réduction rapide des émissions carbonées, ce qui permettra d’éviter que le monde soit le théâtre de sinistres scénarios climatiques qui, pour les scientifiques, représentent une menace pour tout l’empire industriel. Les entreprises étudiées par le CDP ont pour leur part perçu de potentielles opportunités d’une valeur estimée à 2.100 milliards de dollars dans le cas d’une demande beaucoup plus rapide en voitures électriques et d’investissements plus importants dans le domaine des énergies renouvelables.
Les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par l’accroissement du risque climatique ayant conduit à la montée en force de l’activisme climatique dans plusieurs pays, à cause des sécheresses, des persistantes vagues de chaleur, des incendies dans les forêts et des énormes tempêtes qui ne peuvent plus être ignorés. En avril dernier, les gouverneurs Mark Carney de la Banque d’Angleterre et François Villeroy de Galhau de la Banque de France ont prévenu du risque d’une chute brusque de la valeur des actifs en lien avec le climat, si les entreprises ne prenaient pas un engagement ferme en la matière.
En dépit du manque de transparence totale dans tous les secteurs d’activités en ce qui concerne le risque climatique, les sociétés fournisseurs de services financiers figurent souvent parmi les entreprises les plus sensibles, représentant à peu près 70 à 80 % des estimations en coûts et opportunités. Les entreprises spécialisées en combustibles fossiles, qui ont donné suite au questionnaire de CDP, ont mentionné 140 milliards de dollars d’éventuelles opportunités étroitement liées à une évolution vers une économie beaucoup plus responsable s’agissant du carbone, bien au-dessus des 25 milliards de dollars de risques précédemment identifiés.