La cour du district tokyoïte a autorisé mardi 05 mars 2019, la libération sous caution de l’ancien PDG du groupe Renault-Nissan-Mitsubishi à la demande de ses avocats. Après le versement d’une caution de 7,9 millions d’euros, Carlos Ghosn a enfin pu quitter le centre de détention de Tokyo.
L’affaire impliquant Carlos Ghosn, l’ancien directeur du groupe franco-nippon « Renault-Nissan-Mitsubishi », en détention depuis le 16 novembre 2018 suite à plusieurs accusations de fraudes financières, a enfin connu une première issue favorable depuis le début de la bataille juridique. La troisième tentative de ses avocats pour le faire libérer a été la bonne. Ceux-ci sont, en effet, parvenus à obtenir la libération sous caution de leur client ce mardi. Le montant de cette caution de 7.9 millions d’euros (soit 1 milliard de yens) fixée par le juge est l’un des plus élevés jamais réclamé par une juridiction japonaise. Suite à la décision du tribunal, le ministère public, représenté par le bureau des procureurs de Tokyo, a tout de suite fait appel pour que Ghosn soit maintenu en détention jusqu’au procès. Mais, quelques heures plus tard, la juridiction japonaise a tout simplement rejeté l’interjection de cet appel.
Plusieurs spécialistes pensent que la décision du tribunal aurait été largement influencée par l’opinion publique. Un ancien avocat du barreau de ce tribunal de Tokyo a confirmé cette hypothèse et a, par ailleurs, affirmé que pour l’opinion générale, la période de détention de l’ex-PDG de l’alliance était trop longue. Les membres de la famille Ghosn avaient annoncé qu’ils saisiraient à cet effet des instances de l’Organisation des Nations Unies (ONU) chargées du contrôle et du respect des droits fondamentaux.
La détention de Carlos Ghosn qui a duré plus de 100 jours s’est achevé ce mercredi 06 mars 2019. Revêtu d’une casquette ainsi que d’un masque, c’est escorté par des forces de l’ordre que ce dernier a quitté le centre de détention dans une fourgonnette. Cette libération s’accompagne toutefois de conditions restrictives, de même que de mesures censées empêcher le libéré d’altérer des preuves. Le bâtisseur de l’alliance Renault-Nissan a ainsi dû confier son passeport à son représentant légal et fournir la preuve qu’il ne quittera pas le sol japonais. Il sera également mis sous vidéosurveillance chez lui, est interdit d’utilisation d’internet, d’émettre et de recevoir des texto et ne pourra pas se servir d’un ordinateur en dehors du cabinet de son avocat. Il ne pourra, par ailleurs, pas échanger avec les protagonistes de l’affaire au centre de laquelle il se trouve. Les avocats du franco-libano-brésilien ont affirmé qu’ils seront enfin en mesure de mieux préparer sa défense.
Resté au sommet de la puissante alliance durant une dizaine d’années, Carlos Ghosn avec cette affaire fait l’objet depuis son arrestation d’avis controversés de la part de plusieurs hommes politiques français. Bruno le maire, le patron de Bercy, a refusé d’effectuer tout commentaire concernant la décision prise par le tribunal du district de Tokyo, affirmant que sa préoccupation est que l’alliance soit renforcée.
05 mars 2019 La Rédaction