L’organisation internationale des télécommunications, GSMA, a prévu de convoquer une réunion d’urgence afin d’examiner quelques projets européens qui ont pour but d’empêcher Huawei d’installer ses équipements 5G au sein de l’Union Européenne. Beaucoup s’inquiètent de l’impact de ces mesures, en ce qui concerne notamment les retards qu’elles sont susceptibles d’engendrer.
Les mesures visant le bannissement des matériaux de la 5e Génération du géant de la téléphonie chinoise, Huawei, par la commission de l’Union Européenne, sont toujours sur la table des discussions. Dans le même esprit, plusieurs pays comme l’Australie et les États-Unis, ont déjà limité l’accès de l’équipementier chinois à leur marché. L’Allemagne également compte prochainement prendre des mesures identiques. La raison de ce qui s’apparente à un rejet de Huawei est liée aux doutes qui pèsent sur l’équipementier concernant les questions sécuritaires. En prélude à la prochaine réunion de la GSMA, Mats Granryd, son DG a adressé un message aux membres de l’organisation, dans lequel il leur proposait d’inscrire à l’ordre du jour de cette réunion le débat à propos de Huawei. Sous réserve de confirmation, cette réunion devrait se tenir en Catalogne, plus précisément à Barcelone, en marge du plus grand évènement annuel du secteur du mobile, le Mobile World Congress.
L’annonce de cette réunion effectuée par Stéphane Richard, Président-Directeur Général d’Orange France et porte-parole de la GSMA, a fait grincer des dents dans le monde des opérateurs mobiles. En effet, bon nombre d’entre eux misent sur le géant chinois pour mettre sur pied leurs réseaux de nouvelle génération 5G. Si les mesures envisagées venaient à être prises, cela pourrait saborder les efforts déployés par l’Europe pour continuer à faire face à la concurrence dans le secteur des technologies et des télécommunications et aurait une conséquence directe sur les véhicules automatiques, les industries des appareils connectés et même sur les technologies médicales. Le leader du secteur mobile en Allemagne, Deutsche Telekom, a d’ailleurs affirmé qu’une mesure pareille pourrait créer un retard de plus de deux années sur les projets d’expansion qu’il prévoit. Une inquiétude qui est partagée par plusieurs opérateurs.
La firme chinoise qui est le premier fournisseur d’équipements télécoms dans le monde a effectué en 2017 un chiffre d’affaires de 81,7 milliards d’euros. Depuis le début de la guerre commerciale entre les USA et la Chine, plusieurs pays craignent que le géant asiatique n’utilise ses équipements à des fins d’espionnage en faveur de Pékin. Ces craintes restent toutefois fondées sur de simples soupçons car aucune preuve n’a encore été présentée pour les alimenter. Huawei se défend néanmoins face à ces affirmations et nie toute accusation de sabotage et d’espionnage. Dans un communiqué, le groupe chinois déclare être ouvert et engagé à collaborer avec toutes les instances européennes afin de développer une norme de cybersécurité pour l’Europe. La France, pour sa part, a annoncé qu’elle renforcerait son contrôle des équipements télécoms grâce à un dispositif spécial.
04 février 2019 La Rédaction