Lancée il y a 5 ans aux Etats-Unis, la société de véhicules de tourisme avec chauffeur Uber connait un succès grandissant. Mais ceci ne va pas sans la polémique qui grandit chaque jour un peu plus et semble ne pas vouloir s’arrêter.
Si le succès de la firme Uber est incontestable, la controverse qu’elle soulève l‘est tout autant. Zoom sur une société qui fait autant d’heureux que d’inquiets.
Uber est une application mobile qui permet à ses utilisateurs de trouver des taxis ou des véhicules qui viennent les chercher à l’endroit où ils se trouvent. Cette idée à plusieurs milliards de dollars est venue simplement à Travis Kalanick, le créateur d’Uber, lorsqu’en 2008, il a eu toutes les peines du monde à trouver un taxi pour se rendre à une conférence. Lancée dans quelques villes des Etats-Unis, la compagnie revendique aujourd’hui une présence dans plus de 270 villes dans le monde, un nombre 5 fois supérieur à celui de l’année passée. Proposant au début des taxis qui venaient chercher les clients, Uber s’est progressivement tourné vers des conducteurs privés qui pouvaient rendre le même service. 5 ans après sa création, l’entreprise est le point de mire de tous les investisseurs. En 2014, grâce au concours de Google et de l’Etat du Qatar, elle a levé plus de 2.4 milliards de dollars. Elle a également reçu le soutien d’une quarantaine d’investisseurs parmi lesquels le fondateur d’Amazon Jeff Bezos, les fonds BlackRock, le géant chinois Baidu ou encore la banque Goldman Sachs.
Il n’y a pas que le succès d’Uber qui soit impressionnant. Il y a également la très grande controverse que la société soulève de presque tous les côtés. Les taxis en premier y voient une concurrence déloyale. En France par exemple, ils l’accusent d’enfreindre impunément des interdictions qu’eux sont obligés de respecter. D’autres entreprises de VTC telles que LeCab, Transdev ou Lyft dénoncent les méthodes commerciales trop agressives d’Uber qui n’hésite pas sur les coups bas comme l’a révélée la chaîne CNN. Bien d’autres griefs ont conduit la société devant les tribunaux de plusieurs pays. Si en France, elle a obtenu gain de cause, dans d’autres parties du monde, elle a été moins heureuse. Ainsi, en août, Berlin a interdit Uber sur son sol, craignent pour la sécurité des passagers. New Delhi a fait de même après que l’un des conducteurs d’Uber ait été accusé de viol sur sa passagère. Outre les interdictions de plus en plus nombreuses, la société est aussi en proie à des critiques grandissantes de la part des particuliers et de la presse, américaine notamment. La situation a empiré lorsque le numéro deux de la société a affirmé devant un journaliste être prêt à engager des enquêteurs pour salir la réputation de ses détracteurs. En outre, le traitement que fait la société des informations personnelles auxquelles elle a accès ainsi que la vérification des antécédents de ses chauffeurs sont autant de faits qui alimentent la controverse de plus en plus grande.
28 janvier 2015 La Rédaction