Dans un document vu mardi, l’Union européenne, à travers la présidence finlandaise, révèle un projet de création d’une monnaie virtuelle publique. Le projet, qui sera piloté par la Banque centrale européenne (BCE), a pour but de s’opposer au projet Libra de Facebook qui consiste à lancer une cryptomonnaie privée. Cette annonce marque une nouvelle escalade dans l’opposition farouche de plusieurs gouvernements au projet Libra.
La présidence de l’Union européenne a dévoilé ce mardi, à travers un projet, son intention de créer une monnaie virtuelle publique. A la charge de la Banque centrale européenne, cette monnaie virtuelle est la réponse de l’UE au projet de Facebook de lancer sa propre monnaie virtuelle baptisée Libra, comme « libre ».
C’est depuis juin 2019 que Facebook a annoncé, par la voix de son PDG, Mark Zuckerberg, sa volonté de lancer une monnaie virtuelle fédératrice. Le projet a été initialement soutenu par un consortium de 28 ONG et grandes entreprises et devrait être géré par une fondation à but non lucratif. Son lancement est prévu pour 2020.
Si le projet a eu plusieurs soutiens de taille, les oppositions restent tout aussi farouches. À travers le monde entier, les voix s’élèvent contre Libra et les potentiels risques que la cryptomonnaie fera courir à l’économie internationale, d’après les craintes des autorités internationales, dont celles de l’UE.
Dans le but de garder le cours stable chaque fois que la monnaie virtuelle est achetée, il est prévu, par exemple, que la fondation adosse en réserve l’équivalent en devises ou en titres gouvernementaux. La France et l’Allemagne se sont alors prononcées sur la mise en place d’un projet alternatif qui serait déployé par les pouvoirs publics.
C’est depuis la Finlande que le projet a été élaboré. Il est prévu qu’il soit soumis aux ministres des Finances de l’UE dès vendredi dans l’optique d’une éventuelle adoption d’ici le 5 décembre. Le projet invite d’ores et déjà les États membres de l’UE à développer une approche conjointe sur la question des cryptomonnaies. Il envisage même d’interdire tout projet jugé trop ambitieux.
Dans le document, il est spécifié que les autres banques de l’UE, avec le concours de la BCE, ont le feu vert pour explorer de façon utile les défis et les opportunités liés à l’émission des cryptomonnaies.
La version la plus ambitieuse du projet de l’UE, selon les déclarations d’un responsable de la BCE, a pour but d’autoriser l’utilisation par les consommateurs de la monnaie virtuelle. Elle pourrait même être directement déposée auprès de la Banque centrale européenne, sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir au préalable un compte ou qu’il soit nécessaire de passer par des intermédiaires financiers. Il n’y aurait pas non plus de contreparties à l’utilisation de cette cryptomonnaie.
Il s’agit pour l’essentiel de conditions indispensables à l’utilisation de cette nouvelle monnaie publique. Pour réduire les coûts des transactions, la BCE pourrait adosser ces différents rôles. Il faut encore que les nombreuses difficultés techniques que cela pose puissent être réglées.