Les ministres des Finances des États du G20, dont l’Union européenne et les 19 pays les plus riches du monde, se sont réunis à Venise ce week-end pour adopter la taxe internationale des multinationales. Cette rencontre a également été l’occasion de soutenir le projet du FMI d’améliorer la qualité de l’aide qu’il apporte aux pays pauvres, qui ont montré une vulnérabilité plus élevée face à la crise sanitaire. L’institution a donc prévu de la hausse des droits de tirage spéciaux dont le montant s’élève à 650 milliards de dollars.
C’est la première fois que le FMI procède à une augmentation de ses réserves de droits de tirage spéciaux depuis que l’institution a été créée. Ces monnaies, émises par le fonds à destination des pays membres, permettront d’augmenter leurs réserves afin de faire face plus efficacement à la crise.
La part du lion revient aux pays les plus riches, soit 430 milliards de dollars conformément au système de quote-part du FMI. Quant aux pays les plus fragiles, ils ne recevront que 62 milliards de dollars. Le versement des allocations débutera d’ici la fin du mois d’août, une fois qu’elles seront approuvées par les gouverneurs de l’institution financière.
L’objectif de 100 milliards de dollars de DTS au profit des pays les plus pauvres a été évoqué par le G7 le mois dernier. Le FMI avait, quant à lui, évoqué des besoins de financement de 20 milliards de dollars au moins au profit des pays africains. Un financement qui doit s’étendre sur 5 années.
Un travail devrait être engagé par le FMI pour la mise en place d’un mécanisme qui permettra aux États les plus riches qui souhaitent redéployer leurs DTS ou faire des dons aux pays vulnérables, de le faire au cours des prochains mois.
Sans campagne de vaccination massive, les pays en voie de développement ne pourront pas faire face à la pandémie. Moins de 5% de leur population ont pu être vacciné contre 70% pour celles des pays développés. Les pays membres du G20 attestent que la reprise de la crise économique est à l’origine des retards de vaccination.
Pourtant, aucun engagement du G20 ni du FMI n’a été donné lors de la réunion qui s’est tenu à Venise ce week-end concernant la hausse de l’aide à la vaccination dont bénéficient les pays vulnérables (COVAX). Sur cette question, les ministres des Finances ont prévu d’en débattre lors des prochaines réunions du G20 qui se tiendront au mois d’octobre.
Face aux dettes colossales qui les accablent, le Tchad, la Zambie et l’Éthiopie ont fait une demande afin de bénéficier du programme de restructuration de dettes mis en place par le G20 fin 2020. Baptisé “Common framework”, c’est-à-dire cadre commun, le dispositif a pour but d’établir une meilleure équité dans les négociations entre les pays créanciers et les pays débiteurs.
Le Tchad a réussi à obtenir des engagements de la part des créanciers du G20. Il faut encore que les autres créanciers privés et publics puissent être convaincus. Pour beaucoup de pays africains, le cap de la demande de restructuration reste difficile à franchir.