On avait même parlé de Dieselgate. Il y a un an, à Francfort aux USA, on découvrait que la filiale de véhicules allemands Volkswagen avait introduit un logiciel dans la gamme EA189 de ses moteurs dans le but d’en truquer les résultats de pollution. Un an après, le constructeur allemand semble toujours tenir sur ses quatre roues.
C’est surtout sur le territoire américain que l‘enveloppe est salée pour le constructeur allemand. En effet, Volkswagen y a été sommée de débourser une somme de 13,2 milliards d’euros. Cela peut se comprendre, Volkswagen étant sur un marché étranger, le gouvernement américain y a surement vu une façon de dissuader de probables prochains fraudeurs. Dans cette enveloppe, 10 milliards serviront à indemniser les victimes à hauteur d’environ 10.000 dollars par propriétaire des moteurs concernés. Un peu comme pour équilibrer la balance, en Europe, presque rien n’a été fait contre la tricherie de Volkswagen. Certes, des poursuites ont été engagées par certains propriétaires des moteurs EA189, mais rien de véritablement dissuasif. Mieux, les véhicules qui ont en leurs seins le moteur EA189 conservent leur homologation contre une simple remise à niveau du logiciel incriminé. Seules surtaxes en Europe, les ateliers de remise à niveau que le constructeur rémunère à hauteur de 60 euros.
Le nombre de véhicules concernés par cette supercherie n’est pas des moindres : 11 millions. Pourtant, ce sont 8 millions d’entre eux qui sont aux Etats-Unis dont le gouvernement a interdit le rappel. Mais au début de cette année déjà, les rappels avaient commencé dans le pays d’origine de la marque. Les opérations diffèrent d’une marque à une autre allant d’une simple mise à jour du logiciel à du bidouillage. Comme pour anticiper d’éventuelles plaintes n’ayant pas un rapport direct avec cette affaire, la marque a lancé un rappel volontaire de 630.000 autres véhicules. Les véhicules concernés par ce deuxième type de rappel ont leurs dépollueurs qui se désactivent une fois que la température ambiante passe sous 17°.
Malgré cette affaire, Volkswagen semble ne pas en souffrir. Même si les ventes avaient été ébranlées vers la fin de l’année dernière, aujourd’hui tout semble indiquer le contraire. On dirait même que le Dieselgate a servi de tremplin à la marque qui a déjà écoulé plus de 3 millions de ses voitures dans le monde au cours de cette année 2016. Ce qui revient à dire que les ventes du constructeur allemand ont connu un bond de 1,3%. Une précision de taille cependant : les profits de cette hausse des ventes n’incluent pas la marque phare, mais plutôt celles auxiliaires…Audi, Skoda, ou encore Porsche.
Lors du Mondial de l’Automobile de Paris la première quinzaine d’octobre, la Voiture du Peuple a pris l’option d’afficher un visage dans l’air du temps en présentant de nouveaux modèles et prototypes hybrides et en rappelant à qui souhaitait que le Groupe Volskwagen était le pionnier quant la Formule E (courses pour voitures électriques). Un stand bleu azur où le “e” est donné à toutes les sauces ; e-up, budd-e ; désireux de montrer au public qu’ils ont changé et appris de leurs erreurs.
Volskwagen a pris l’option, à juste titre, de se refaire une image en surfant sur la vague “e” et sur le “tech” en mettant l’utilisateur et la planète au centre de ses attentions avec notamment le concept car ID-concept1 (100% électrique), et en nous présentant l’e-mobilité. Le lancement du site internet “think blue” va dans ce sens. Mais le non-abandon de la motorisation diesel, curieusement absente du Mondial, tend à faire penser que VW procède à un ravalement de façade et cherche à toucher l’opinion publique dans les valeurs écologiques de la société actuelle. Plutôt qu’en faire étalage, la marque préfère se montrer discrète sur le sujet du diesel et souhaite se donner de nouvelles couleurs en tentant de toucher les consciences.