L’annonce du constructeur allemand Volkswagen (VW) est de taille. Il a informé qu’il effectuera une réduction de ses effectifs en Slovaquie, une première depuis la crise des subprimes en 2009.
Le géant allemand de construction automobile est, depuis plusieurs années, le premier recruteur privé du pays slave avec 14.000 personnes employées. Il est également détenteur de la plus grande industrie de véhicules en Slovaquie. Pour renforcer la qualité de la productivité, le groupe de Wolfsburg a annoncé dans un communiqué la suppression de plusieurs postes sans précision aucune sur le nombre total de salariés qui seront licenciés. Il a néanmoins indiqué qu’il renverra le demi-millier d’employés transférés en Slovaquie il y a 3 ans depuis la firme hongroise d’Audi et qu’il se séparera de plusieurs employés à des postes d’intérimaires. De même, Volkswagen informe qu’il ne procédera pas au renouvellement des CDD (contrats à durée déterminée). Sur le plan technique, le constructeur a, par ailleurs, fait savoir que des mesures d’envergure sont également envisagées. Ainsi, les équipes de production des SUV haut de gamme et des modèles d’entrée de gamme (y compris la « Volkswagen e-up ! » qui est actuellement la seule voiture assemblée de bout en bout en Slovaquie) seront réduites.
Le secteur de la construction électrique n’échappe pas non plus à ces mesures. En effet, Volkswagen ne prévoit pas de produire à court terme de nouveaux modèles de véhicules électriques sur son site de la capitale slovaque. L’objectif du constructeur, qui espère trouver des financements pour son passage à l’électrique et définitivement laisser derrière lui le scandale du Dieselgate, est de réduire ses charges et surtout d’accroître la productivité du groupe de 30 % à l’horizon 2025. En 2017, le groupe allemand a dû faire face pendant 6 jours, à une grève de ses employés slaves (sa toute première en Slovaquie) qui a conduit à la signature d’un accord sur une augmentation des salaires.
Selon plusieurs analystes et spécialistes, la décision du géant automobile est une stratégie visant à mieux faire face à la concurrence. En effet, Jaguar Land Rover et PSA, qui assemblent eux-aussi quelques-uns de leurs véhicules en Slovaquie, envisagent cette année d’y accroître leur production. Au total, le pays compte quatre usines de construction automobile qui ont produit en tout 1,08 million de voitures l’année écoulée. Ce chiffre devrait s’étendre à 1,15 million en 2019. Il faut savoir que le secteur de l’automobile représente environ 13 % du PIB de la Slovaquie et près de 35 % des exportations.
De sources sûres, on apprend que Volkswagen entend faire au mois d’avril 2019 l’IPO de Traton, sa filiale poids lourds. Ses titres seront cédés pour un montant global pouvant avoisiner les 6 milliards d’euros. Toutefois, le projet demeure à la phase d’élaboration et n’est donc pas prêt. Sa finalisation dépendra en grande partie des conditions que présente le marché.
Mardi 29 Janvier 2019 La Rédaction